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EAT THE RICH

Le mouvement des insurgés n’y est pas allé avec le dos de la cuillère en taggant « eat the rich » sur les murs d’athènes. Au-delà du cliché du pauvre voulant manger le riche, l’étau se resserre de plus en plus autour des détenteurs de capitaux. Les envieux, les états, les escrocs, les moralistes et les gestionnaires de fortunes lorgnent eux aussi cette proie. Attention, danger !

La faim justifie les moyens.

Même si la formule « Eat The Rich » n’a rien d’allégé, elle est le reflet d’une réalité. Vouloir manger du riche correspondrait finalement à l’assouvissement d’un besoin naturel tel le nourrisson à la recherche du sein maternel. Nouvelle drogue dure des temps modernes, l’argent doit être acquis par tous les moyens et à consommer sans modération ; valeur universelle et absolue qui rassemble tous les hommes. Fort de ce constat, ceux qui ont atteint la gloire en faisant fortune deviennent le fruit d’attaques tous azimuts. C’est à se demander s’il n’est pas préférable de rêver d’être riche plutôt que de le devenir.

 

“ C’est à se demander s’il n’est pas préférable de rêver d’être riche plutôt que de le devenir. ”

 

L'état comme un mort de faim.

Premier danger, l’État vorace. Des réformes fiscales en forme de chausse-trapes. Témoin le bouclier fiscal qui disparaît, la taxation des plus-values immobilières remise en cause, l’exonération des plus-values de titres de sociétés détenus depuis plus de 8 ans supprimée. La carte change sans arrêt au gré de l’humeur de chefs qui ont perdu leur étoile depuis longtemps déjà. Toutes les tentatives d’optimisation fiscale confiées à des conseillers patrimoniaux et fiscaux à grands coups d’honoraires partent ainsi dans le lave-vaisselle des cabinets ministériels. S’il est acté par tout un chacun, riches compris, que l’effort doit être supporté en priorité par les plus aisés, le mode opératoire dénué de toute constance et de tout bon sens relève de l’amateurisme voire de la grivèlerie.

 

Dans le même panier.

Le riche « vache à lait » est malheureusement en train de devenir le bouc émissaire d’une crise qui par ailleurs n’en finit pas. Du chef d’État corrompu au soi-disant gourou de la finance, du chef d’entreprise laborieux à l’héritier généreux, tous les riches sont mis dangereusement dans le même panier. La richesse financière génère désormais la suspicion. Dernier stade avant d’être assimilée à de la délinquance ? Et pourtant, quel individu normalement constitué refuserait de devenir riche ?

 

Les gloutons.

Comme on peut le constater, la richesse attire toutes les convoitises. Dans ce terrain largement miné, d’astucieux assaillants avancent à pas feutrés, tenue de camouflage tirée à quatre épingles, la cravate H… en soutien. Ce sont les gestionnaires de fortune. D’étranges commandos formés dans la plus pure tradition helvète, maîtrisant les bombes à retardement des marchés financiers du fond de leurs bunkers. Celles en tous les cas qui pourraient les faire sauter puisqu’ils sont là comme pour l’éternité. Capables à la fois de faire rêver puis de faire perdre, pour enfin consoler et conserver le client dont une partie du patrimoine s’est envolée dans la fumée des cuisines du « private banking ».

 

L'évolution du goût.

La sécurisation des avoirs aurait dû être depuis longtemps l’unique objectif des détenteurs de capitaux. L’histoire des marchés a démontré que les riches, bien que les plus avertis, sont souvent les premières victimes des banqueroutes, krachs ou autres escroqueries. La liquidation de la banque de gestion de fortune Pallas Stern en 1995, ou l’affaire Madoff en 2008, en sont les parfaites illustrations. Question de timing sans doute, ce message jugé trop précautionneux avait du mal à faire son chemin. Laroue a tourné et c’est tant mieux. Les marchands d’illusions et de spéculations vont devoir très vite se recycler.

 

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